Un congrès pour l'avenir

Dans la continuité de la phase de concertation relative à la nouvelle gouvernance du sport lancée en novembre dernier par la ministre des Sports, Laura Flessel, le mouvement sportif s’est réuni dans le cadre d’un Congrès exceptionnel, mercredi 29 août 2018, à la Maison du sport français.

L'ensemble des fédérations et membres du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), ainsi que les entités déconcentrées de celui-ci (CDOS /CROS/CTOS), avaient été conviés dans le but d’échanger collectivement sur le rapport final et ses propositions, une soixantaine, et cela dans un contexte de forte interrogation autour des moyens, financiers notamment, mis à disposition.

Alors que la dynamique est unique, avec l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques à la France et à Paris, l’organisation de nombreux grands événements internationaux sur le territoire, le rayonnement exceptionnel des équipes de France et la projection concertée et harmonieuse vers un nouveau mode de fonctionnement, les signaux transmis par l’Etat, notamment la baisse drastique des emplois aidés et la diminution des crédits du Centre national pour le développement du sport (CNDS), inquiètent sur la possibilité pour le sport français d’avoir les moyens de ses ambitions.

A l'invitation de Denis Masseglia, président du CNOSF, le mouvement sportif avait donc rendez-vous pour rappeler l’important travail réalisé sur la gouvernance, débattre des propositions les plus sensibles, évoquer la question centrale du financement et envisager les actions futures à entreprendre.

 

 

Après la présentation d’une étude menée par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) sur le poids économique du mouvement sportif, l’assemblée a été attentive aux différentes propositions du rapport soumises à échange tandis que le nouveau schéma organisationnel, présenté par Patrick Bayeux, docteur en sciences de gestion, consultant et co-auteur du rapport final avec Laurence Lefèvre, directrice des sports au ministère des Sports, a été accueilli favorablement.

En fin de séance, la proposition d’une action d’envergure destinée à mobiliser toutes les strates du mouvement sportif autour de la question de son financement a été plébiscitée. Le projet d’une pétition à l’échelle nationale a obtenu l’unanimité et se dessine comme la prochaine initiative forte à l’attention du Gouvernement et des Parlementaires.

A l’unisson donc, le mouvement sportif se félicite de l’avancée des travaux et de la création d’un nouveau modèle. Pourtant, afin que la France soit au rendez-vous de 2024 et dans l’optique d’un héritage sportif et sociétal durable, il est essentiel que le Gouvernement donne les moyens nécessaires à la réussite de ses missions en renonçant au plafonnement des produits affectés au sport.

En attendant, rendez-vous est pris pour le 4 septembre prochain, de nouveau à la Maison du sport français, pour la tenue d’une conférence de presse dédiée à l’analyse du mouvement sportif concernant le financement du sport au regard des attentes et ambitions en matière de haute performance et de développement des pratiques.

 

 

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Interview Denis MASSEGLIA

Président du Comité national olympique et sportif français, Denis Masseglia a été à l’initiative de la tenue du Congrès exceptionnel de l’institution réuni le 29 août 2018. Eclairage…

Pourquoi un congrès exceptionnel du CNOSF ?
Parce que nous sommes à un moment crucial pour le sport français, avec des travaux qui laissent espérer un nouveau modèle sportif axé sur la co-construction, la co-décision et la gouvernance partagée et que, pour réussir ce nouveau modèle, il faut un financement adapté, dont la performance est attendue, pour porter ses fruits, à l’horizon 2020/2024.

Concernant le financement justement, quelle est votre principale attente ? 
Concrètement, le mouvement sportif souhaite, comme d’ailleurs un certain nombre de députés La République en marche, que l’on bénéficie enfin du déplafonnement des taxes affectées au sport pour que demain on puisse espérer faire de la France une Nation sportive.

C’est une position pour laquelle vous êtes suivi par l’ensemble du mouvement sportif…
Je pense que c’est plus qu’être suivi : c’est la base qui réclame que l’on puisse mettre sur pied une action qui conduise à avoir une forme de reconnaissance de son activité. 
Quand l’État lui-même diminue ce qui était des moyens dévolus au sport et pour lesquels nous nous sommes battus pendant des années, il envoie un très mauvais signal. Et à ce titre, le plafonnement de la taxe Buffet, payée par les détenteurs de droits télévisuels pour être un acte de solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur est sans doute le plus mauvais des signaux.

Quelle va être la suite de ce congrès exceptionnel ?
Nous avons tous été d’accord sur le principe d’une pétition nationale. Il faut donc désormais peaufiner le texte de cette pétition et l’annoncer, le 4 septembre à l’occasion d’une conférence de presse dédiée à la gouvernance, en précisant la date à partir de laquelle la pétition sera effective.
Entre le 4 septembre et la date en question, un buzz maximum sera fait via les réseaux sociaux pour annoncer la pétition nationale. Celle-ci s’adressera d’abord aux Parlementaires, puisque c’est sur eux que l’on compte pour faire modifier la Loi de finances 2019 et obtenir le déplafonnement des taxes affectées.

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